Se former en CDI est essentiel face aux mutations du marché du travail actuel.
- Le CPF offre 500 euros par an (800 € pour non qualifiés) pour financer diverses formations certifiantes
- Le Projet de Transition Professionnelle maintient 100% du salaire pendant une reconversion complète sur temps de travail
- Les dispositifs Pro-A et Plan de Développement des Compétences complètent l’offre de formation professionnelle
- La rupture conventionnelle et le dispositif démission-reconversion sécurisent les transitions avec maintien des droits
- L’accompagnement par un CEP gratuit et le bilan de compétences orientent efficacement les projets professionnels
Se former pendant un CDI est non seulement possible, mais représente aujourd’hui une nécessité face aux mutations du marché du travail. Avec 85% des Français estimant qu’il est bénéfique de changer au moins une fois de métier au cours de sa carrière, les dispositifs de formation se sont multipliés pour accompagner cette évolution. Cette réalité du terrain, que j’observe quotidiennement dans mes accompagnements, montre combien les salariés aspirent à développer leurs compétences sans compromettre leur stabilité financière.
Les motivations qui poussent les salariés vers la formation sont diverses : recherche de sens, évolution technologique, besoin de nouvelles compétences ou simple envie de changement. Fort heureusement, le cadre légal français offre aujourd’hui de nombreuses solutions pour concilier sécurité de l’emploi et développement professionnel.
Les dispositifs de formation accessibles aux salariés en CDI
Le Compte Personnel de Formation (CPF) constitue le pilier de la formation professionnelle des salariés. Chaque actif voit son compte crédité de 500 euros par an, avec un plafond fixé à 5 000 euros. Pour les salariés non qualifiés, ces montants sont majorés à 800 euros annuels et 8 000 euros de plafond. Ce dispositif finance diverses formations : certifications RNCP, blocs de compétences, bilans de compétences, formations à la création d’entreprise, ou encore la préparation au permis de conduire.
L’utilisation du CPF sur temps de travail nécessite une autorisation d’absence. Le salarié doit formuler sa demande 60 jours avant le début pour les formations de moins de six mois, et 120 jours pour les formations plus longues. L’employeur dispose de 30 jours pour répondre, et son silence vaut acceptation.
Le Projet de Transition Professionnelle (PTP), qui a remplacé le CIF en 2019, représente le dispositif le plus avantageux pour les reconversions importantes. Il permet de suivre une formation certifiante sur le temps de travail avec maintien intégral du salaire et du contrat. Les conditions d’éligibilité requièrent deux ans d’activité salariale dont un an dans l’entreprise actuelle. La rémunération est maintenue à 100% pour les salaires inférieurs à deux SMIC, et à 90% au-delà.
Le dispositif Pro-A (Reconversion ou promotion par alternance) s’adresse spécifiquement aux salariés en CDI dont le niveau de qualification est inférieur au bac+3. Cette formation en alternance nécessite l’accord de l’employeur mais offre une prise en charge forfaitisée intéressante.
| Dispositif | Public concerné | Durée max | Rémunération | Accord employeur |
|---|---|---|---|---|
| CPF | Tous salariés | Variable | Maintenue | Obligatoire si temps travail |
| PTP | 2 ans activité | 1 an | 100% ou 90% | Non requis |
| Pro-A | Bac+3 | 12 mois | Maintenue | Obligatoire |
Comment financer sa formation professionnelle
Depuis 2022, une participation forfaitaire de 102,23 euros s’applique obligatoirement à toute formation CPF. Cette mesure, mise en place pour lutter contre les fraudes, connaît néanmoins plusieurs exceptions : demandeurs d’emploi, cofinancement employeur ou OPCO, utilisation du Compte professionnel de prévention (C2P).
Les possibilités d’abondement permettent de compléter les droits CPF lorsque ceux-ci s’avèrent insuffisants. L’employeur peut contribuer volontairement ou via des abondements automatisés. Les OPCO, France Travail et les Régions constituent également des sources de financement complémentaire. Dans certains cas spécifiques, des abondements correctifs de 3 000 euros sont accordés en cas de non-respect des obligations patronales.
Le Plan de Développement des Compétences, à l’initiative de l’employeur, finance les formations d’adaptation au poste, de maintien de l’employabilité ou de développement des compétences. Cette approche proactive de l’entreprise constitue souvent une excellente opportunité pour les salariés souhaitant évoluer.
Pour les formations suivies hors temps de travail, plusieurs solutions s’offrent aux salariés :
- Cours du soir et formations à distance
- MOOC gratuits accessibles en ligne
- Utilisation des congés payés
- Mobilisation du Compte Épargne-Temps (CET)

Les modalités de rupture pour accompagner sa reconversion
Parfois, la reconversion professionnelle nécessite de quitter son emploi actuel. Le cadre légal prévoit plusieurs mécanismes pour sécuriser cette transition. La rupture conventionnelle demeure la solution la plus courante, permettant une séparation à l’amiable en quatre étapes et l’ouverture des droits aux allocations chômage pendant deux ans.
Le dispositif démission-reconversion, introduit récemment, autorise un salarié à démissionner tout en conservant ses droits au chômage. Cette possibilité reste strictement encadrée : il faut justifier de cinq ans d’activité continue sur les 60 derniers mois, présenter un projet réel et sérieux validé par la Commission Paritaire, et bénéficier d’un accompagnement par un Conseiller en Évolution Professionnelle (CEP).
Cette évolution législative répond à un véritable besoin du terrain. Dans mes accompagnements, je constate régulièrement des situations où des salariés compétents et motivés se trouvaient bloqués dans leur évolution professionnelle par la crainte de perdre leurs droits sociaux. Cette sécurisation des parcours encourage désormais des transitions plus fluides et réfléchies.
L’accompagnement professionnel pour réussir sa transition
Le Conseiller en Évolution Professionnelle (CEP) offre un service gratuit d’accompagnement personnalisé. Ce professionnel aide à construire un projet professionnel cohérent, identifier les formations adaptées et les financements disponibles. Cette approche individualisée s’avère particulièrement précieuse pour naviguer dans la complexité des dispositifs existants.
Le bilan de compétences, d’une durée de 24 heures, permet d’analyser ses compétences professionnelles et personnelles pour définir un projet d’évolution ou de reconversion. Finançable par le CPF, cet outil constitue souvent le point de départ d’une réflexion approfondie sur son parcours professionnel.
Les associations Transitions Pro, présentes dans chaque région, jouent un rôle central dans l’accompagnement des projets de reconversion. Elles gèrent notamment les dispositifs PTP et démission-reconversion, apportant une expertise technique et une connaissance fine du marché local de l’emploi.
L’écosystème d’accompagnement s’enrichit également de nombreux acteurs privés : coachs certifiés, cabinets de conseil en évolution professionnelle, organismes de formation spécialisés. Cette diversité d’approches permet à chaque salarié de trouver la méthode d’accompagnement qui lui convient le mieux, selon sa personnalité et ses objectifs professionnels.
