Peut-on partir en vacances pendant un accident de travail : les règles à respecter

Partir en vacances pendant un arrêt pour accident professionnel nécessite de respecter des règles précises. Partir en vacances pendant un arrêt de travail pour accident professionnel soulève de nombreuses questions juridiques. Cette situation, loin d’être

Sophie Martineau

Rédigé par : Sophie Martineau

Publié le : octobre 1, 2025


Partir en vacances pendant un arrêt pour accident professionnel nécessite de respecter des règles précises.

  • Déplacements dans le département : aucune autorisation requise, simple information sur le volet 1 d’arrêt de travail
  • Sorties hors département : accord préalable CPAM obligatoire, demande minimum 15 jours avant départ avec justification médicale
  • Voyages à l’étranger : autorisation spécifique renforcée, certificat médical détaillé et délais majorés d’instruction
  • Sanctions encourues : suspension immédiate des indemnités, remboursement des sommes perçues, sanctions disciplinaires jusqu’au licenciement
  • Précautions essentielles : consultation médicale préalable, respect des horaires de présence, éviter publications réseaux sociaux contradictoires

Partir en vacances pendant un arrêt de travail pour accident professionnel soulève de nombreuses questions juridiques. Cette situation, loin d’être interdite par principe, obéit à des règles précises que tout salarié doit maîtriser. L’essentiel réside dans la compatibilité entre l’état de santé et le projet de déplacement. Selon les données de l’Assurance maladie, plus de 700 000 accidents du travail sont déclarés chaque année en France, générant des arrêts de durées variables. La méconnaissance des règles applicables expose les salariés à des sanctions financières importantes.

Les conditions d’autorisation selon votre destination

La réglementation distingue clairement trois types de déplacements pendant un arrêt pour accident de travail. Pour les déplacements dans le département de résidence, aucune autorisation préalable n’est exigée. Il suffit d’informer la CPAM et l’employeur en précisant l’adresse de séjour sur le volet 1 de l’arrêt de travail.

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Les déplacements hors du département nécessitent un accord préalable de la CPAM. Cette demande doit être effectuée au minimum 15 jours avant le départ, accompagnée d’une justification médicale ou d’une estimation favorable de la CPAM. La transmission s’effectue par courrier ou via le compte Ameli en ligne, en précisant les dates exactes et l’adresse complète du séjour.

Pour les voyages à l’étranger, les contraintes se renforcent considérablement. Une autorisation spécifique de la CPAM devient obligatoire, appuyée par un certificat médical détaillant la nécessité du séjour. Les délais d’obtention s’allongent, et les indemnités journalières peuvent être suspendues dans certains pays non membres de l’Union européenne ou non liés par convention bilatérale avec la France.

Type de déplacementAutorisation requiseDélai de demandeDocuments nécessaires
Dans le départementAucuneInformation sur volet 1
Hors départementCPAM15 jours minimumJustification médicale
À l’étrangerCPAM spécifiqueDélai majoréCertificat médical détaillé

Vos obligations et les démarches administratives essentielles

Le respect des obligations légales pendant l’arrêt conditionne la validité de votre départ. Vous devez impérativement suivre les prescriptions médicales sans aggraver votre état, être présent aux rendez-vous médicaux et convocations de contrôle, et respecter les horaires de sortie selon la modalité prescrite par votre médecin.

Les horaires de présence varient selon trois modalités : sorties interdites avec présence obligatoire 24h/24, sorties autorisées avec présence de 9h à 11h et de 14h à 16h (week-ends inclus), ou sorties libres sans contrainte horaire si justification médicale. Ces règles s’appliquent même pendant les vacances à l’adresse déclarée.

Les démarches administratives ne souffrent aucun retard. Le volet 1 de l’arrêt doit parvenir à la CPAM dans les 48 heures, le volet 2 au service administratif de l’Assurance maladie, et le volet 3 à l’employeur dans les 48 heures pour maladie ou 24 heures pour accident. Ces délais restent impératifs même en cas de projet de vacances.

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L’information sur l’adresse de séjour constitue une obligation légale fondamentale. Toute modification doit être signalée immédiatement, car les contrôles peuvent s’effectuer à l’adresse déclarée. La conservation de tous les justificatifs de voyage s’impose pour prouver la légitimité du déplacement en cas de vérification.

Les risques encourus et comment les éviter

Les sanctions financières frappent lourdement les contrevenants. La suspension immédiate des indemnités journalières constitue la mesure la plus fréquente, accompagnée du remboursement des sommes indûment perçues. En cas d’absence injustifiée, la suppression totale des indemnités s’applique, doublée de l’arrêt du maintien de salaire par l’employeur.

L’employeur dispose également de sanctions disciplinaires graduées : avertissement, mise à pied, jusqu’au licenciement pour faute grave si un préjudice est avéré. Cette dernière mesure entraîne la perte de la garantie de maintien du poste, compromettant gravement la situation professionnelle du salarié.

Les contrôles s’organisent de manière inattendue. La CPAM mandate des médecins contrôleurs et agents de contrôle à domicile, tandis que l’employeur peut diligenter des contre-visites médicales. Ces vérifications s’effectuent sans prévenir, à l’adresse indiquée pour le séjour, y compris à l’étranger où les justificatifs restent exigibles.

Pour éviter ces écueils, plusieurs précautions s’imposent :

  1. Consultation médicale préalable pour valider la compatibilité du voyage
  2. Conservation systématique des documents médicaux et ordonnances
  3. Évitement des publications sur réseaux sociaux contradictoires avec l’arrêt
  4. Adaptation stricte des activités à l’état de santé déclaré
  5. Maintien de la joignabilité pour les convocations éventuelles

Optimiser votre démarche selon votre situation

La nature de votre accident influence considérablement les possibilités de départ. Les troubles psychologiques liés au travail bénéficient souvent d’un regard favorable, le changement d’environnement étant reconnu thérapeutiquement bénéfique. En 2023, la Cour de cassation a confirmé cette approche dans un arrêt du 15 mars, reconnaissant l’intérêt du dépaysement pour certaines pathologies.

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Pour les traumatismes physiques, l’évaluation s’affine selon la nature des lésions. Une fracture avec plâtre reste généralement compatible avec des vacances adaptées, tandis qu’une commotion cérébrale en phase aiguë les déconseille formellement. Les brûlures en cicatrisation autorisent les déplacements selon leur localisation et leur gravité.

L’accompagnement médical reste votre meilleur atout. Votre médecin traitant ou le médecin conseil évalue la compatibilité du voyage avec votre état de santé. Il peut prescrire un séjour hors domicile à but thérapeutique ou donner son accord pour convenance personnelle justifiée. Cet accord écrit constitue votre protection optimale en cas de contrôle.

La préparation méthodique de votre dossier maximise vos chances d’obtenir l’autorisation. Rassemblez tous les éléments médicaux pertinents, planifiez un rendez-vous avec votre médecin pour discuter du projet, et constituez un dossier de demande complet incluant les justificatifs de l’aspect thérapeutique du séjour envisagé.

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